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« Comment peut-on expliquer cette influence qu’il aurait encore sur eux, à moins de trois mois de son départ du pouvoir ? »

Jeudi 25 Janvier 2024

Le chroniqueur Mody Niang
Le chroniqueur Mody Niang

En conclusion de ma contribution du 22 janvier 2024, je reconnaissais avoir de plus en plus de réserves et parfois de sérieuses, vis-à-vis du Conseil constitutionnel comme de la justice en général, de notre justice. Et, je m’engageais, dans une toute prochaine, à tenter d’expliquer, à ma manière, ces réserves. Et la première question que je me pose, et elle mérite bien d’être posée, c’est celle-ci : « Comment, alors qu’il ne lui reste que de trois mois au plus – et encore –, pour quitter définitivement le pouvoir, il se comporte toujours, dans ses propos et actes de tous les jours, en buur et en bummi, comme depuis le 2 avril 2012, lorsque le Conseil constitutionnel l’installait  comme troisième président de la République ? » Il continue, on peut même avancer qu’il se précipite de nommer encore à des postes importants et à engager notre pays dans des contrats et parfois de lourds endettements dont nous pourrions avoir à traîner les conséquences (néfastes) pour de longues années encore.

 

Une autre question, celle-là qui me préoccupe bien plus que la première est celle-ci, que j’ai déjà posée dès le titre de la contribution : « Comment les spécialistes peuvent-ils expliquer l’influence qu’il aurait encore sur les hommes et les femmes qui disent le droit en notre nom, et principalement sur les plus haut placés d’entre/elles ? » Oui, des compatriotes, de plus en plus nombreux, y compris naturellement votre serviteur, ont de moins en moins confiance en notre justice. Ils ne comprennent surtout pas, moi non plus, comment ce président-politicien arrive encore à leur imposer sa volonté, ses désirs, alors qu’il n’est plus qu’un tout prochain ancien président de la République.

 

En tout cas, une de ses clés qui ouvraient infailliblement toutes les portes perd progressivement de sa superbe. Il s’agit, naturellement, du décret qui était presque divin. Donc, je ne vois pas comment des hommes et des femmes qui occupent encore les postes les plus stratégiques de la justice pourraient en avoir peur. Il lui reste un autre moyen, peut-être directement plus efficace encore : les fonds politiques dont on dit qu’ils sont illimités. En tout cas, ce qu’on sait, ou du moins ce qu’on croit savoir, c’est que, du temps des socialistes, ils ne dépassaient pas un milliard de francs CFA. Avec l’arrivée au pouvoir du vieux président-politicien, ils sont montés rapidement à huit (8) milliards qu’annuellement l’Assemblée nationale lui votait, et dont la gestion restait à sa totale discrétion. Un de ses proches de l’époque, après l’avoir été de Diouf puis du président-politicien Jr et qui est aujourd’hui décédé, disait de ces fonds politiques que le président Wade pouvait même les brûler. En walaf, bu ko nexee sax mu lákk ko. Le même montant annuel continuerait avec le président-politicien Jr. L’information circule même que deux milliards s’y sont ajoutés, ce qui porterait le montant à dix (10) milliards/an. En tout cas moi, modeste membre de la famille de Kër Kumba amul ndey, je considère les huit (8) milliards jusqu’au moment où j’aurai la preuve formelle de l’existence des deux supplémentaires. D’autres milliards s’y ajouteraient d’ailleurs, beaucoup de milliards dont l’origine resterait totalement discrète. Vrai ou faux ? Je n’en sais rien ou, du moins, je ne m’aventurerai pas à dire ce que je crois en savoir.

 

En tous les cas, huit (8) milliards/an, c’est déjà beaucoup. C’est même trop, trop pour un pays qui fait encore partie des vingt (20) à vingt-cinq (25) les plus pauvres et les plus endettés. Huit (8) milliards annuels qu’il peut dépenser à sa guise et sans rendre-compte à personne, qu’il peut même brûler ! Á ce seul montant, le président-politicien et son successeur et sosie auront encaissé chacun, en douze (12) ans, quatre-vingt-seize (96) milliards dont personne, vraiment personne, à part un cercle tout restreint, ne sait pas comment un seul de ces francs a été dépensé. Evidemment, on peut bien s’aventurer à le deviner, car certains d’entre nous sont quand même dotés de bons sens. Á eux deux donc, en vingt-quatre (24) ans, ils ont bousillé 192 milliards du contribuable sénégalais, et certainement bien plus.
 

Le plus insoutenable, c’est la manière cavalière dont ces fonds politiques ont été gérés depuis le 1er avril 2000. L’ancien Ministre d’État, Directeur de cabinet du vieux président prédateur en a donné une idée, devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice qui devait le juger. Nous étions en 2005. Cette manière peu chevaleresque de gérer des deniers publics, l’argent du contribuable, je l’ai développée largement dans mes livres comme dans mes nombreuses contributions. Il s’agissait, il s’agit encore d’un véritable brigandage d’État. Devant la Commission d’instruction qui l’interrogeait sur les fonds politiques, il révélera, à la grande surprise des membres de ladite Commission, que ces fonds politiques sur lesquels ils l’interrogeaient n’avaient rien à avoir avec ceux qu’il gérait dans deux comptes où ils étaient logés : la SGBS et la CBAO (actuel Attijariwafa bank) et un troisième à Paris.

 

Á la question des magistrats ébahis de savoir d’où provenaient ces milliards, notre ex-Premier ministre répondit sans fard : « Des fonds diplomatiques et autres aides budgétaires que Me Wade ramenait de ses nombreux voyages. » Il donnera même un exemple concret : « Un chèque d’un milliard 200 millions de francs Cfa offert par le Koweït au Sénégal, avait été directement remis au Président de la République qui l’aurait fondu dans ses fonds politiques », exactement dans les comptes hébergés par la Cbao. Il ajoutera, pour étonner encore plus et peut-être gêner certains magistrats présents que, sur instruction du Chef de l’État, il en a fait profiter à des chefs religieux, à de hauts magistrats, à des officiers supérieurs et généraux de l’armée nationale, à des ministres de souveraineté, etc.

 

Il avait d’ailleurs pris le soin de préciser, de façon cynique, que chacun des bénéficiaires émargeait pour 1.500.000 francs Cfa par mois, et qu’il détenait par devers lui l’état des émargements. On raconte même qu’un des magistrats présents se serait baissé la tête. Faisait-il partie des « heureux bénéficiaires » ? En d’autres termes, les fonds politiques étaient alimentés par de l’argent détourné de sa destination normale : le trésor public, et que des compatriotes bien choisis et bien nantis en profitaient largement, y compris, naturellement, lui-même, l’ancien ministre d’État et Premier ministre. Je n’ai rien inventé : l’interrogation avait lieu le 11 novembre, puis le 23 décembre 2005. Les journaux Le Quotidien du 17 janvier 2006 (page 5) et Walfadjri du 20 janvier 2006 (page 3) en rendirent compte fidèlement, dans les mêmes termes.

 

Ce qui retient davantage ici mon attention pour les besoins de mon argumentation, c’est que des magistrats, de hauts magistrats acceptaient cet argent dont ils ne pouvaient pas ignorer l’origine. De l’argent qui ne pouvait avoir pour objectif que de les – je n’ose pas dire corrompre  – mais de les compter parmi ses « amis » les plus sûrs. Son successeur et sosie, le président-politicien Jr, continue-t-il le même manège avec certains magistrats encore en activité et haut placés ? Je n’en sais rien. En tout cas, il doit avoir beaucoup plus de moyens et sûrement n’est pas plus regardant que le vieux président prédateur sur certains principes. Je tiens surtout de l’ex-procureur spécial de la CREI, M. Alioune Ndao, que ce n’est pas seulement avec son décret qu’il les tient. Avec quel (s) autres (s) moyens(s)les tiendrait-il, si jamais il les tient ?

 

Au début de sa magistrature, il a tenu, ou du moins a voulu en donner seulement l’impression comme il en a l’habitude, qu’il n’est pas comme son prédécesseur et ne laissera pas faire certaines choses peu catholiques. Je pense au premier exemple qui me vient à l’esprit. Je me rappelle encore la cérémonie de la fête du travail qui a été célébrée cette année-là, le 1er mai 2021. Á l’occasion, le président-politicien s’est adressé aux travailleurs et a répondu à certaines de leurs questions, notamment à celle d’un responsable syndical qui lui demandait d’aligner l’âge de la retraite à 65 ans. Sa réponse a été catégorique, du moins en apparence, comme dans ses habitudes. C’est celle-ci : « Sur l’alignement de l’âge de la retraite à 65 ans, je ne suis pas favorable. Pour une simple et bonne raison que 77 % de la population a moins de 35 ans. On ne peut pas continuer à permettre aux séniors de prolonger leur âge à la retraite et à retarder ainsi l’arrivée des jeunes sur le marché du travail. » Et il conclut fermement sa réponse en ces termes : « L’âge de la retraite au Sénégal est de 60 ans et il le reste. Il n’est ni de 65 ni de 55 ans. »

 

Je serais entièrement d’accord avec lui ici, si je n’étais pas déjà convaincu qu’il ne parle en général que pour parler, et que sa parole ne vaut pratiquement plus un kopeck. Á soixante (60) ans ou un peu plus, en effet, on n’a vraiment plus grand-chose à prouver. En tout cas pas tout le monde. On doit surtout faire la place aux jeunes. De nos 18 millions de Sénégalaises et de Sénégalais, environ 75% ont moins de 35 ans. Je serais donc entièrement d’accord avec lui mais, malheureusement, le problème, c’est que son discours correspond très rarement à ses actes. Combien l’administration compte-t-elle, en effet, aujourd’hui, de directeurs généraux, de directeurs, de présidents de conseil d’administration, de conseil d’orientation ou de surveillance, qui ont dépassé largement les soixante-cinq (65) ans ? Se rappelle-t-on encore sa réponse « catégorique » au travailleur qui lui demandait de généraliser l’âge de la retraite à 65 ans ? Il avait coupé court : « L’âge de la retraite au Sénégal est de 60 ans et il le reste. Il n’est ni de 65 ni de 55 ans. » Où en sommes-nous aujourd’hui ?

 

De hauts magistrats ont dépassé les 65 ans et il leur en a ajouté trois. Pourquoi  seulement en faveur de cette catégorie limitée bien choisie ? Nous comptons tellement de magistrats qui ont bien moins de 65 ans et qui pouvaient les remplacer valablement ! Finalement, qu’attendait-il d’eux ? Peut-être bien cette décision fort contestée et contestable du 20 janvier 2024 et avant, celle du 4 janvier de la même année.

 

Restons avec les magistrats pour mieux nous expliquer certains de ses gestes en leur faveur, faveur qu’il contestait pourtant vigoureusement au début de sa gouvernance pratiquement toute d’incohérences, d’apparences bavardes et trompeuses ! Oui, sa gouvernance est toute d’incohérences, d’engagements non respectés. Á la même question sur l’âge de la retraite, il ose répondre, concernant les universitaires : « Pour les universitaires, on pourrait améliorer les codes pour permettre à certains agents de travailler comme vacataires après la retraite, car on ne peut pas garder les avantages de la Fonction publique et vouloir les perpétuer à vie. »

 

Je serais encore d’accord avec lui ici si certains compatriotes ne gardaient pas à vie leurs avantages de la Fonction publique. Ce n’est malheureusement pas le cas. Les généraux de l’Armée et de la Gendarmerie nationales garderaient à vie leurs avantages. Parmi ces avantages, figurerait en bonne place une indemnité de logement de 500.000 francs. On me rétorquera qu’ « ils sont versés dans la deuxième section ». Á quoi servent-ils à la Nation dans cette deuxième section ? Et puis, qu’ont-ils de plus que les Pr Djibril Samb, Abdoulaye Bathily, Boubacar Diop, Maguèye Kassé, Serigne Diop et de nombreux autres, loin d’être moins utiles à la Nation que certains vieux magistrats et vieux généraux ?

 

Pour le suivre dans ces incohérences et engagements sans lendemain, rappelons que, une fois devenu président de la République, il s’est empressé, dès le 30 août 2012, de supprimer le fonds commun accordé par son prédécesseur et sosie aux magistrats, estimant qu’ils ne pouvaient pas juger et s’approprier carrément l’argent des amendes et des consignations. Avec cette faveur accordée par le vieux président prédateur le 1er décembre 2011, les amendes et consignations qui alimentaient ce Fonds commun des magistrats ont été versées dans le Fonds commun des greffiers en 2018.
Ce qui ne plut naturellement pas aux magistrats qui demandèrent qu’on leur créât leur propre fonds commun et, pour atteindre rapidement leur objectif, bloquèrent les décrets de 2018. C’est, du moins, l’affirmation du Secrétaire général du syndicat le Sytjust, Me Aya Boun Malick Diop, dans un entretien accordé au journal Le Quotidien.

 

Contre toute attente, et conformément à ses habitudes, le président-politicien se dédie et prend un décret, en août 2023, pour accorder un fonds commun aux magistrats, dont le montant était de 1.780.000 par trimestre, soit 600.000 francs par mois et par magistrat. Le quotidien Le Témoin qui a annoncé la nouvelle précise que Monsieur Ousmane Chimère Diouf, président de l’UMS (Union des Magistrats du Sénégal) aurait caché cette bonne nouvelle.

 

Selon le média Xalima News, cette reculade du président-politicien n’aurait pas plu d’ailleurs aux jeunes républicains de Yoff qui, dans un communiqué, s’en sont pris sévèrement au décret portant création d’un fonds commun des magistrats. Lequel décret, selon eux, devait être annulé car, «il est des décisions qu’il n’est pas bon de prendre ni des choses qu’il n’est pas morale de cautionner qui plus est dans un Etat comme le nôtre. Le Décret n° 2011-1929 du 1er Décembre 2011 portant création d’un fonds commun des magistrats en constitue une illustration parfaite ». Les jeunes « Apéristes » vont jusqu’à traiter le décret de « décret de la honte » qui doit être absolument annulé car, en plus de son caractère immoral, il est inopportun.

 

Les jeunes « Apéristes » de Yoff n’avaient pas tort d’appuyer sa décision d’annuler le fonds commun accordé aux magistrats par son prédécesseur. Malheureusement, le président-politicien de ce 1er mai 2021 est donc le même que nous pratiquons depuis le 2 avril 2012. Entre ce qu’il dit et ce qu’il fait, il y a toujours un fossé profond. En théorie, il oppose une fin de non-recevoir à toute idée de porter l’âge de la retraite à soixante-cinq (65) ans, de baisser la fiscalité sur les salaires, de revoir en hausse la grille salariale, etc. En pratique, il fait tout le contraire, toujours en faveur des hommes et des femmes de son clan, ainsi que de hauts responsables de l’État qui, s’ils ne sont pas membres du clan du fait de leurs fonctions, sont susceptibles de l’aider à se maintenir au pouvoir. Parmi eux, on cite souvent, outre les hauts magistrats, les officiers supérieurs et généraux, certains inspecteurs généraux (de police ou d’État), les membres du Conseil constitutionnel, les autorités administratives, etc.

 

J’insiste sur cette question des salaires, des indemnités et autres avantages exorbitants pour illustrer les incohérences de notre président-politicien qui est un  véritable comédien. On se rappelle que les conclusions de l’étude qu’il a commanditée sont sur sa table depuis 2016. L’objectif était, notamment,  de « travailler à l’équilibre de la rémunération des salaires et de l’octroi des indemnités ». Au lieu de cela, il en creuse profondément les inégalités. Je renvoie le lecteur au décret n°2014-769 du 12 juin 2014 fixant les conditions d’attribution et d’occupation des logements administratifs, au n° 2021-05 du 06 janvier 2021 allouant une indemnité forfaitaire globale à certains personnels de l’État et de ses démembrements et à celui, clandestin, qui alloue une indemnité de quatre millions aux anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Pour ne m’attarder que sur le premier, il attribue des indemnités nettes d’impôt allant jusqu’à un million (1.000.000) de francs et passant par 400.000, 500.000, 700.000, etc. Ces indemnités substantielles sont attribuées sans état d’âme à des compatriotes déjà privilégiés et fort nantis. Nous en avons déjà cité quelques-uns, et presque toujours les mêmes qui, tous les mois, se retrouvent avec des salaires et indemnités diverses de six à sept millions de francs, parfois bien plus.

 

Pour revenir à nos magistrats et surtout aux plus hauts d’entre eux, ils font toujours l’objet, de la part de nos gouvernants et, en particulier, depuis le 1er avril 2000, d’une attention particulière, toute particulière. Je rappelle simplement que leur indemnité dite de judicature est passée de 150.000 francs (du temps des socialistes) à 300.000 en 2005. En une rapide audience donc, elle a été doublée par le vieux président-politicien qui avait sûrement une idée derrière la tête. Ce n’est pas tout : l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) se rendant compte qu’elle a trouvé un filon, sollicite une autre audience qu’elle obtient naturellement. Cette fois, elle réclame 500.000 francs. Contre toute attente, et à la très grande surprise des responsables de l’UMS, et certainement du Premier ministre (d’alors) Adjibou Soumaré qui était à côté, le vieux président-politicen annonce porter l’indemnité à 800.000 francs, « pour qu’on n’en parle plus ». Je précise qu’au même moment, le salaire des administrateurs civils qui n’étaient pas loin de la classe exceptionnelle atteignait difficilement 300.000 francs, et celui des professeurs d’université dits de rang A ne dépassait pas 600.000 francs.

 

Plus tard, nos magistrats exigeront que l’indemnité de judicature soit carrément intégrée dans le salaire pour être prise en compte au moment du calcul de la pension de retraite. Ont-ils obtenu satisfaction ? Je n’en sais rien. Ce que je sais, par contre, c’est que nombre de nos compatriotes n’ont pas apprécié qu’ils aient exigé (oui, eux exigent) qu’un fonds commun leur fût accordé, un fonds commun tiré des amendes et consignations, et qui était réservé aux greffiers. Le risque ici, n’est-il pas que ces amendes et consignations montent de plus en plus en flèche ?

 

Un ami qui leur est proche me faisait remarquer – j’avais fait la même remarque  – qu’il les entendait rarement revendiquer de meilleures conditions de travail, de meilleures conditions morales. Ce qui les préoccuperait plutôt et davantage, ce serait les conditions matérielles, les postes stratégiques avec avantages substantiels.

 

Pour toutes ces raisons, et peut-être pour d’autres qui m’échappent, des compatriotes de plus en plus nombreux ne comprennent pas, qu’à moins de trois mois de son départ définitif du pouvoir, ce président-politicien continue d’influencer ou, peut-être même, d’imposer sa volonté à de hauts magistrats et à des membres du Conseil Constitutionnel. J’ai répondu, à ma manière, à cette question en conclusion de ma contribution publiée par les quotidiens WalfQuotidien, Enquête et Yoor-Yoor bi des 27, 28, 29 et 30 décembre 2023. Je ne crois pas que ces gens-là, qui ont occupé les postes les plus stratégiques, et avec de substantiels avantages pendant plusieurs années, qui seraient aujourd’hui propriétaires d’une ou de plusieurs maisons de luxe, craignent le décret presqu’en agonie ou se laissent impressionner par d’autres moyens que je ne nomme pas ici mais que l’on peut deviner.

 

De mon modeste point de vue, la seule raison ou l’une des principales qui pourrait expliquer leur  crainte pour Ousmane Sonko – si crainte il y a -, c’est qu’ils se disent peut-être que, si sa candidature est validée, il va sûrement gagner l’élection présidentielle du 25 février 2024 et se lancer immédiatement dans la réforme de nos institutions, en particulier judiciaires. La Cour suprême et le Conseil constitutionnel y échapperaient difficilement, et leurs hauts responsables pourraient être remerciés. Même dans ce cas, ils devraient remercier notre Seigneur qui leur a tout donné. Ceux et celles d’entre eux/elles qui ont moins de 65 ans sont rares. Peut-être même, la plupart d’entre eux/elle dépassent les 70 ans depuis plusieurs années. Ils/elles ont connu les nominations les plus prestigieuses, avec des avantages matériels qu’on rencontre rarement chez les autres hauts fonctionnaires. Ce qu’il leur reste à faire donc, après ce qui s’est passé les 4 et 20 janvier 2024, c’est de se demander si leur conscience est tranquille, par rapport à la manière dont ils/elles ont traité de nombreux dossiers, en particulier celui d’Ousmane Sonko, dont de nombreux compatriotes qui ont suivi le déroulement des événements le concernant, savaient parfaitement que le président-politicien le ferait éliminer, par tous les moyens, de la déterminante élection du 25 février 2024.

Dakar, le 24 janvier 2024

Mody NIANG

 

 

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